HISTOIRE DU VILLAGE DE LANGLADE

 

I - Evolution du village au cours des âges

II - Histoire

Sources documentaires :

LANGLADE au fil des temps de Robert BADOUIN

La VAUNAGE de Maurice ALLIGER

 

 

I - Evolution du village au cours des ages

Début du 1er millénaire.

On rencontre un habitat dispersé le long du Rhôny

Epoque médiévale.

L'existence de la voie romaine, sur le plateau sud de la dépression de la Vaunage, attire les habitants vers le bas de la colline, ils profitent ainsi de la plaine pour de petites cultures céréalières, de la garrigue pour l'élevage des ovins et ont un accès vers Nîmes.

La vie s'organise autour de l'église Saint Julien, présence attestée en 1149, et de ses dépendances: presbytère, hôpital et cimetière.

Le village se présente alors comme un rectangle étroit, entouré de rues, rue Haute et rue Basse actuelles. La dernière maison à l'est se trouve à hauteur de la place du Visago actuel et la dernière à l'ouest borde la rue des Chasselas actuelle. Les rues sont renforcées de murs en pierre pour assurer la protection des habitants

 

Epoque des guerres de religion.

Le village ne change pas d'aspect l'église Saint Julien est en partie détruite, ses archives sont brûlées.

Le cimetière catholique est installé à l'emplacement de la mairie actuelle.

Une autre église aurait-elle été édifiée au lieu-dit Saint Estève, en bordure du Rhôny, en limite de Langlade et de Clarensac, à l'emplacement d'une tuilerie qui aurait été construite sur ses ruines après la révolution de 1789 ? Cette interrogation existe dans des études récentes

Au XVIIe siècle un relais de poste est aménagé au lieu-dit les baraques.

 

XIX ème siècle

Le village déborde du berceau initial. En 1935 apparaissent au cadastre trois maisons au Boulidou, une à Vigne Croze, une au Saillis, et sept maisons au Coin du Loup. Le cimetière est installé à son emplacement actuel, pour les deux communautés catholiques et protestantes. Vers 1850 est construit un bâtiment qui sert de mairie à l'étage, avec un logement pour l'instituteur, et l'école au rez-de-chaussée.

En 1859 l'axe routier Caveirac Calvisson devient l'axe principal pour rejoindre Nîmes et Sommières. La voie Romaine qui était devenue la route départementale No 10 en 1813 est définitivement abandonnée et du même coup le relais de poste des Baraques. A la même époque est réalisé l'axe routier St Gilles Clarensac.En juillet 1882 la ligne de chemin de fer PLM Nîmes le Vigan est ouverte.

Un bureau de poste est ouvert à Langlade le 15 juillet 1894 et installé à son emplacement actuel en 1905.

 

XX ème siècle

C'est surtout après la dernière guerre mondiale que le village prend son aspect actuel.

A partir de 1896 les chênes verts, qui constituaient l'essentiel du "paysage forestier" sur les hauts de Langlade, commencent à être remplacés par des pins d'Alep. En 1906 le conseil municipal lance un programme de reboisement à cet effet.

En 1925 est construite la place du Visago, à l'emplacement des ruines de la dernière maison à l'est du contour initial. En 1921 une centaine de mètres plus à l'est est érigé le monument aux morts

En 1970 une nouvelle école est bâtie à son emplacement actuel.

La SNCF ferme le trafic de voyageur en 1970 et définitivement l'exploitation de la ligne de chemin de fer en 1987.

La maison polyvalente est construite en 1988.

En 2001, une nouvelle église Saint julien est construite.

 

 

II - Histoire

Le sud de la France, a été particulièrement marqué par son histoire religieuse. Les villages de la Vaunage, dont Langlade, sont des lieux où la "Religion Prétendue Réformée" a imprégné un style de vie dans lequel la révolte contre toute oppression et la rigueur dans le comportement sont les caractères dominants.

 

 

C'était avant l'apparition de la religion prétendue réformée.

Les habitants vivent au sein de la paroisse Saint Julien. La présence de leur église est attestée sur des documents administratifs datant de 1149. Celle-ci, est entourée d'un presbytère, d'un cimetière et d'un hôpital qui tient lieu d'ospice à l'usage des indigents

La population partage ses activités au rythme de la cloche de l'église, entre l'exploitation agricole, petites cultures vivrières, les travaux au profit de la paroisse et les offices religieux. Elle acquitte bon gré mal gré la dîme. Elle semble avoir été nullement marquée par les croisades menées au XIIIe siècle contre les cathares.

De la Réforme à l'Edit de Nantes

C'est vers 1530 que la "Religion Prétendue Réformée" s'implante en Vaunage. Elle connaît rapidement un tel succès, peut-être dans la perspective de ne plus avoir à acquitter la dime, qu'elle gagne la quasi-totalité de la population du village.

Le premier pasteur à officier est le pasteur REILLAN.

La nouvelle religion s'étend d'abord sans obstacles. Elle connaît surtout des difficultés d'ordre matériel, les villages n'ont guère les moyens d'entretenir le quotidien d'un pasteur. Ainsi, un pasteur unique est désigné pour servir la foi dans les villages de Langlade, Saint Dionisy, Nage et Boissière.

Mais les événements de la Saint-Barthélemy à Paris en 1572 donnent le signal de la réaction. En province, les soldats des armées royales pillent chez l'habitant. Pour éviter les exactions et obtenir une trêve, le village de Langlade est contraint de payer une imposition.

De l'Edit de Nantes à sa révocation

Alors que l'édit de Nantes, en 1598, aurait dû apporter le calme, au contraire la répression s'accroît. Le régime concordataire institué par Henri IV (le royaume assure une partie du traitement des pasteurs) ne suffit pas pour rétablir l'ordre.

Dans les années 1620, le duc de ROHAN prend la tête de la rébellion protestante. Il combat contre les troupes du roi, en particulier à Clarensac et Calvisson. Afin de priver l'adversaire de ses moyens d'approvisionnement il persuade, manu militari, les populations des villages Vaunageol de venir se réfugier à Nîmes avec meubles, bagages, animaux et fourrages.

Mais ROHAN, vaincu, signe sa reddition en 1629. C'est au cours de cette période que l'église subit de graves dommages.

Après la défaite du duc de ROHAN, une période de calme suit. L'église Saint Julien est utilisée par les protestants, les travaux de réfection y sont entrepris. Les pasteurs BRUGUIER, QUESNOT, ARNAUD et GAZANE vont y officier successivement. Bien lointain d'abjurer les habitants consolident la pratique de la religion réformée.

Révocation de l'édit de Nantes, la guerre des camisards, l'édit de tolérance.

L'édit de Nantes est révoqué en 1685 par Louis XIV.

Les pasteurs QUESNOT et ARNAUD s'enfuient du royaume. QUESNOT reviendra et abjurera, il recevra une pension. Selon les déclarations du vicaire BRUNEL, en 1685, "tous les habitants de St Julien de Langlade, ma paroisse, fait abjuration de l'hérésie ....... et fait profession de la religion catholique....... ".

Il faut dire que la menace des dragonnades est déterminante.

Suit la longue période des "assemblées du désert". Les protestants ne pouvant plus assurer leur culte au grand jour, se réunissent clandestinement en des lieux éloignés du village, au péril de leur vie. La Font de Langlade, le Puech Nuit, le Cros de Langlade, reçoivent régulièrement des assemblées de plusieurs centaines, parfois plusieurs milliers, de personnes qui viennent y prier.

C'est à cette époque que se place la révolte desCamisard, menées par Jean CAVALIER

L'épopée camisarde en Vaunage, déclenchée par le meurtre d'un agent royal en Cévennes, se situe entre 1701 et 1704. CAVALIER se bat contre les troupes royales qui conduisent la répression à partir de Calvisson, Clarensac et Nage. Langlade est une ville étape pour le chef camisard. Il s'y fait surprendre à la tête de 800 hommes à pied et 100 hommes à cheval. Défait, il est contraint de se replier, puis la partie définitivement perdue il s'échappe en Suisse avec une centaine d'hommes.

Langlade compta quatre camisards déclarés qui firent parti de la troupe de CAVALIER : Jean SERVIERE, Jacques BOISSIER, Louis BONNAUD et Pierre BECHARD.

A cet épisode guerrier succède une longue période d'assemblées du désert durant laquelle alternent moments de répression et de calme, jusqu'à l'Edit de Tolérance en 1787.

Et maintenant ?

C'est finalement le Premier Consul qui réglera la question de la vie des communautés catholiques et protestantes en France par la loi organique de 1802, créant l'Eglise Réformée Nationale, organisée en consistoires regroupant plusieurs villages. Dans ce cadre, la population de Langlade est reconnue dans sa quasi-totalité protestante et l'église Saint Julien est désormais affectée à l'exercice du culte et devient le Temple.

À la fin du XIXe siècle, les courants anticléricaux et libres penseurs, l'attirance exercée par la franc-maçonnerie sur nombre de Langladois, font que la pratique religieuse devient plus discrète.

De nos jours, le flux migratoire, qui a fait passer la population de 383 habitants en 1968 à 2000 en 2009, pourrait laisser penser que les racines religieuses locales tendent à disparaître. Mais que l'on ne s'y trompe. Ce sont ces familles protestantes, concentrées dans le vieux village, qui pèsent de tout leur poids sur la vie langladoise. Par exemple, le succès aux élections locales passe par leur adhésion au programme des candidats.

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