FAUT-IL VIVRE AVEC SON PASSE?

Il est une mode qui s'affirme de jour en jour dans notre pays, celle qui tend à triturer l'histoire afin d'y rechercher tout ce qu'il y aurait de plus négatif pour appeler à la repentance nationale.

Ainsi, la France aurait saccagé l'Afrique au temps des colonies !

Ainsi, la France aurait pratiqué plus que tout autre la traite des nègres !

À ignorer que l'Afrique était, encore à des temps pas très ancien, l'immense champ clos des guerres tribales entre roitelets de territoires aux frontières fluctuantes, eux-mêmes vassaux dans de vastes empires qui pratiquaient la traite vers les côtes occidentales et orientales du continent. Béhanzin, Samory et Rabat furent les potentats de ces empires dont la richesse venait du commerce des esclaves.

En Afrique, la colonisation a été postérieure aux dates des lois françaises qui ont aboli l'esclavage, décret Schoelcher en 1848. Elle a mis fin à cette pratique devenue honteuse et déshonorante pour le monde européen, alors que sur d'autres continents elle est restée une pratique courante. En même temps se terminait définitivement le commerce dit triangulaire avec les Antilles.

Il serait temps de tordre le cou à cet état d'esprit morbide de la repentance que des associations voudraient installer en France pour servir des mobiles plus politiques qu'humanistes. À d'autres temps, d'autres civilisations. L'humanisme occidental du troisième millénaire qui préside à l'établissement de notre morale et de nos lois considère l'esclavage comme un des plus grands crimes contre l'humanité.

Les associations qui luttent pour les droits de l'homme auraient intérêt à porter leur combat en d'autres lieux. Soyons sérieux ! L'esclavage n'est plus depuis longtemps une tare européenne, encore moins française ! Mais sans aucun doute, il est encore pratiqué sur d'autres continents.

La France est le pays des droits de l'homme. C'est pour cela qu'elle accueille autant d'immigrés européens, africains et asiatiques. Tant mieux, mais que la repentance ne soit pas une machine politique et un alibi pour tolérer l'irrespect des lois et des citoyens. À vouloir toujours ressusciter le passé, on dresse des collectivités les unes contre les autres.

La France n'a pas à ce repentir